Les éditions
Perrin continuent leur remarquable travail de traduction d’ouvrages étrangers
de premier plan avec la publication “Dans l’équipe de Staline” de
l’historienne américaine Sheila
Fitzpatrick. Cette dernière nous propose une analyse très approfondie du réseau de dignitaires communistes sur
lequel s’appuya Joseph Staline de 1920 jusqu’à 1953. Des hommes qui ont permis
au successeur de Lénine de se maintenir à la tête de l’Union Soviétique.
Ce que le travail de Fitzpatrick met en
évidence tient principalement au fait
que les hommes qui entouraient
Staline étaient à la fois dévoués, fidèles et compétents. Au terme de l’ouvrage l’historienne propose
un lexique qui recense l’ensemble de ces personnalités.
La liste est importante mais surtout si ces hommes sont indispensables, ils sont toujours en équilibre précaire dans
des jeux de pouvoir qui peuvent tourner au jeu de massacre. Ainsi le russe Molotov,
son dauphin, qui resta à ses côté alors que sa femme avait été arrêtée et
exilée par Staline. Il survécut à au maître du Kremlin et mourut à presque cent
ans. De son côté le géorgien Beria fut
l’une des pièces maitresses du dispositif de sécurité soviétique. Il dirigea le
NKVD mais fut exécuté peu de temps après la mort de celui qu’il servit avec
passion. Jdanov fut l’un des plus
anciens compagnons de route de Staline et fut l’un des idéologues de la reprise
en main de la culture par le parti. Il
disparut en 1948. Joukov fut l’un des artisans du succès de l’armée soviétique contre les troupes
nazis. Il avait la confiance de Staline
et après sa mort il participa à la liquidation de Béria.
Certaines de ces personnalités ont connu des
destins contrastés. Ainsi Kirov ami intime de Staline
et compagnon de route sera assassiné en décembre 1934. Nombreux furent ceux qui
furent liquidés ou emprisonnés pour des raisons idéologiques : Kamenev, Rykov, Svanidzé, Piatakov,
Lozoviski. On oublie à quel point il était dangereux d’approcher de près ou de
loin Joseph Staline durant la période où il dirigea l’URSS.
“Dans
l’équipe de Staline” met en exergue les trajectoires d’hommes dévoués à une
idéologie, un projet et un homme.
L’ouvrage nous aide à mieux comprendre le cercle rapproché de celui
qu’on surnommait le “Vodj” et que Khrouchtchev démantèlera quelques années
après la mort de celui qu’il servit. Un
ouvrage utile et éclairant.
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